Les implants mammaires en gel de silicone ont été introduits sur le marché pour usage esthétique en 1962 par Cronin et Gerow. Un an plus tard, certaines des patientes implantées se plaignaient déjà de divers symptômes, ce qui a conduit Miyoshi à inventer le terme «maladie adjuvante humaine» en 1964. Malheureusement pour les patientes, ces plaintes n’ont été prises au sérieux ni par leurs chirurgiens plasticiens ni par les manufacturiers d’implants, qui soutenaient que les implants mammaires étaient parfaitement inoffensifs. On disait souvent aux patientes « Le problème est dans votre tête ».
Puis, dans les années ‘70, la texturation des implants (rendant la coque extérieure rugueuse) a été introduite dans le but de réduire l’incidence de la contracture capsulaire après une augmentation mammaire.
Des patientes ont continué à développer ce qu’on appelait des « troubles du tissu conjonctif » qui, selon elles, étaient causés par leurs implants mammaires. Cela a conduit au retrait par la FDA (La Food and Drug Administration, soit l’équivalent américain de Santé Canada) des implants au gel de silicone en 1992, en raison d’un manque de données prouvant la sécurité de ces implants. De nombreuses études montrant que les implants mammaires étaient totalement sûrs, malgré un nombre similaire d’études confirmant tout à fait le contraire apportèrent de la confusion à la question.
Le problème est que ces études qui démontraient la sécurité des implants mammaires, étaient généralement soit financées par des manufacturiers d’implants mammaires, soit réalisées par des consultants rémunérés par les manufacturiers d’implants mammaires. Il n’est pas très difficile de comprendre qu’on ne peut pas compter sur un chirurgien plasticien qui est payé par un manufacturier d’implants ou qui gagne beaucoup d’argent avec les implants mammaires pour étudier la sécurité des implants mammaires en toute neutralité. Lorsque c’est le cas, on parle donc de CONFLIT D’INTÉRÊTS. Bien que de telles études aient été acceptées dans le passé, de nos jours les études avec de tels conflits d’intérêts ne sont plus considérées comme étant scientifiquement valides ou intéressantes dans la communautés médicale et scientifiques, puisque biaisées. En fait, les présentateurs aux réunions médicales nationales et internationales doivent maintenant commencer leurs présentations en abordant les éventuels conflits d’intérêts personnels.
Compte tenu des nombreuses études démontrant la sécurité des implants mammaires ainsi que d’une énorme poussée de l’industrie des implants mammaires, la FDA a autorisé le retour des implants au gel de silicone en 2006. Pourtant, de nombreuses patientes ont continué à expérimenter des problèmes de santé, se faisant dire une fois de plus « C’est dans votre tête »…
En 2011, plusieurs cas d’un cancer du système immunitaire appelé lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC) ont été signalés chez des patientes porteuses d’implants texturés. Ce cancer émergent prend donc officiellement le nom de
lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants mammaires, le LAGC-AIM ou BIA-ALCL. En 2016, l’association entre les implants texturés et le LAGC-AIM est devenue indéniable et largement connue. En Mai 2019, Santé Canada décide de cesser les ventes d’implants Biocell de Allergan, un type d’implants texturés responsable de 85% des cas mondiaux de LAGC-AIM. LA FDA et la ANSM en France suivront peu après. Et bien que les implants texturés de Allergan soient responsable de 85% des cas mondiaux de LAGC-AIM, il existe des cas diagnostiqués de ce CANCER pour tous les manufacturiers et tous les modèles d’implants texturés.
Avec la reconnaissance du LAGC-AIM secondaire aux implants mammaires texturés, il est devenu évident que les implants mammaires n’étaient pas si inoffensifs après tout, d’où notre slogan: « Ce n’est PAS dans votre tête… c’est dans vos SEINS ». Grâce aux réseaux sociaux, des milliers de patientes se sont mobilisées pour faire entendre leur voix. La maladie des implants mammaires (BII) est maintenant reconnue par la FDA ainsi que par les associations de chirurgie plastique à travers le monde, bien qu’elle reste encore à comprendre.
Compte tenu de l’incapacité des manufacturiers d’implants mammaires ET des associations et organisations de professionnels de la chirurgie plastique de reconnaitre et d’identifier le Bii durant les 60 dernières années, le Dr Nicolaidis a maintenant concentré sa pratique en tentant de faire en sorte que les patientes se sentent mieux suivant une explantation et ont un regard plus positifs sur leur apparence lorsque cette chirurgie est faite en combinaison simultanée avec un lifting des seins, tout en essayant de mieux comprendre cette maladie complexe et multifactorielle.