INCIDENCE: Il est estimé que le Bii se développera chez 1 à 10 % des patientes implantées. Mais la vérité est que personne ne sait vraiment quelle est l’incidence réelle. Certains prétendent que TOUTES les patientes avec des implants mammaires développeront éventuellement le Bii avec le temps.
ETIOLOGIE: Bien que l’étiologie du BII ne soit pas claire, on suspecte qu’elle est le résultat d’une réaction chronique et d’une inflammation au silicone ou à d’autres produits chimiques utilisés dans le traitement manufacturier des implants mammaires.
SYMPTÔMES : Les symptômes sont variés et s’étendent de la tête aux pieds : perte de cheveux, éruptions cutanées, brouillard cérébral, maux de tête, difficultés de concentration, sécheresse des yeux et de la bouche, difficultés respiratoires, intestin irritable, douleurs et faiblesse musculaires, douleurs osseuses, douleurs articulaires, infections fréquentes. Les cas graves peuvent évoluer vers des maladies auto-immunes. Les sceptiques du BII diront souvent que bon nombre de ces symptômes sont les mêmes que ceux que l’on pourrait voir en lien avec la ménopause ou que les symptômes peuvent être dus à peu près n’importe quoi. Néanmoins, ces symptômes demeurent de nature inflammatoire. Les 5 symptômes les plus courants sont la fatigue, le brouillard cérébral, les douleurs articulaires, les douleurs musculaires et les éruptions cutanées, dans cet ordre.
IMPORTANT : Compte tenu de toutes les discussions autour du BII sur Internet et les réseaux sociaux, de nombreux patientes implantées consultent le Dr Nicolaidis, inquiètes et même parfois anxieuses à l’idée de développer le Bii.
N’oubliez pas que ce ne sont pas toutes les patientes implantées qui développeront le BII. Les douleurs aux seins, au cou, au dos et aux épaules sont des problèmes mécaniques dus au poids supplémentaire sur la poitrine et non au BII.
De plus, les implants mammaires ne peuvent pas être blâmés pour tous les problèmes de santé rencontrés par une patiente. Les symptômes du BII sont assez constants. Le Dr Nicolaidis évaluera au moment de la consultation.
FACTEURS DE RISQUE : On suspecte que les patientes avec implants mammaires présentant un risque plus élevé de développer le BII sont celles qui présentent les problématiques suivantes : antécédents d’allergies graves ; problèmes dermatologiques; maladie thyroïdienne; asthme; antécédent de maladie auto-immune. Mais cela reste de la spéculation pour le moment. Le Dr Nicolaidis a décidé d’arrêter de poser des implants mammaires après avoir rencontré de nombreuses patientes qui ont développé le BII alors qu’elles n’avaient aucun de ces facteurs de risque supposés.
PREUVE DE BII : Alors pourquoi la FDA a-t-elle retiré les implants de gel en 1992, pour autoriser leur retour en 2006 ? Comme mentionné précédemment, de nombreuses études suggéraient la sécurité des implants mammaires alors que d’autres études suggéraient le contraire. En 2020, le Dr Nicolaidis a approché le Département de rhumatologie de l’Université de Montréal afin de se pencher à nouveau sur la question. Sous la direction du Dr Sabrina Hoa, une revue systématique de la littérature de toutes les études publiées sur l’association entre les implants mammaires en silicone et les troubles rhumatismaux a été réalisée. Lorsque nous nous sommes concentrés uniquement sur la sclérodermie (l’un des troubles rhumatismaux les plus courants) et avons exclu toutes les études présentant soit un conflit d’intérêts, soit un trop petit nombre de patients, soit de mauvaises méthodes d’étude, il ne restait que deux bonnes études :
Fryzek en 2007 a examiné le registre national des hôpitaux danois, constatant que les patientes porteuses d’implants mammaires avaient une incidence trois fois plus élevée de sclérodermie. En 2018, Watad a effectué une analyse transversale à l’aide de la base de données israélienne sur les soins de santé, comparant 24 651 femmes avec des implants mammaires en silicone à 98 604 femmes appariées sans implants et a constaté que les femmes avec des implants avaient une incidence significativement plus élevée de troubles auto-immuns ou rhumatismaux.
À la déception du Dr Nicolaidis et de la communauté BII, le CONFLIT D’INTÉRÊTS continue d’être un problème lorsque vient le temps de mettre en lumière la sécurité des implants mammaires. En 2020-2021, la Aesthetic Society Education and Research Foundation (ASERF) a accordé un financement important pour une étude prospective sur le Bii et les capsulectomies en tant que traitement. Malheureusement, les deux chercheurs principaux étaient des consultants pour des sociétés d’implants mammaires. Compte tenu du conflit d’intérêts évident, la validité de leurs résultats a été remise en question avant même la fin de l’étude. De plus, l’étude présentait 4 défauts MAJEURS :
1) Les patients BII et non BII avaient des types d’implants complètement différents ; les implants dans les deux groupes DEVRAIENT ÊTRE les mêmes afin de comparer correctement les 2 groupes.
2) Le type de capsulectomie pour chaque patient a été décidé par le chirurgien et le patient ; le type de capsulectomie pour chaque patient AURAIT DÛ ÊTRE attribué au hasard.
3) Le nombre de patients était faible et donc les statistiques résultantes étaient médiocres.
4) Les chercheurs ont choisi de ne pas analyser les niveaux de silicone dans les groupes ; ils décidèrent plutôt de se concentrer sur les métaux lourds.
Malgré plus de 60 ans de problèmes avec les implants en silicone, ils ont choisi de ne pas étudier les niveaux de silicone en profondeur… Pour ces raisons, nous considérons que les conclusions de l’étude ASERF sont essentiellement non pertinentes pour la prise en charge des patients BII.
Les symptômes qui se sont le plus améliorés après l’explantation étaient les problèmes respiratoires (89 % d’amélioration), la fatigue (74 %), les douleurs et faiblesses musculaires (70 %) et le brouillard cérébral (66 %). Pour les sceptiques qui pourraient prétendre que tout cela n’est qu’un effet placebo, le Dr Nicolaidis a découvert que deux patients ont complètement arrêté leurs bronchodilatateurs après l’explantation, trois ont arrêté Synthroid, deux ont diminué leur dose de Synthroid, deux ont diminué leurs doses de médicaments gastro-intestinaux, un a arrêté ceux pour sa tension artérielle, 6 ont arrêté les analgésiques et 12 autres ont réduit ou arrêté d’autres médicaments. Le Dr J.W. Cohen Tervaert, rhumatologue à l’Université de l’Alberta, a découvert que les patientes qui développent une maladie auto-immune établie avec des implants mammaires nécessitent non seulement une capsulectomie, mais également un traitement médical supplémentaire pour l’amélioration des symptômes (voir plus loin).


* Ne constituent aucunement une garantie de résultat